Heatstroke

Heatstroke.

Heatstroke.

Heatstroke.

Heatstroke.

La chatte gloussa a la réponse. Oh elle savait très bien ce qu'il venait de lui faire, la question porter plutôt sur ce qu'il avait fait d'elle, comment il lui avait ouvert les yeux sur un monde que lui seul devait alors, jusque là, voir. Et déjà, il s'étalait dans son dos, présence rassurante qui malgré la chaleur des derniers jours lui paraissait plus qu'agréable, la faisant doucement ronronner de contentement. Et a la mention de Regard de Braise, elle se raidis un tant sois peu avant de tourner la tête et tordre son cou pour infliger une lèche sur le museau de son amant, demandant, non moins malicieuse.

- Et j'espère en faire plus encore.

Comme donner de nouveau la vie. Mais elle tut pour l'heure cette idée là, étirant sa patte vers la fleur au dessus d'eux, ses griffes se repliant sur de l'air et du vide alors qu'elle se détendait complètement, oubliant son rôle, oubliant même ce qu'elle était pour les autres pour ne plus être qu'une Étoile du Firmament. Magique et virevoltant dans son monde à elle sans être solitaire pourtant. Et la suite la vit retomber la tête dans la mousse alors qu'un long soupir de contentement lui échapper.

- Je me suis rarement senti aussi bien ... Elle ferma les yeux, laissant encore un peu cet euphorie la submerger avant de s'évanouir, l'obligeant à revenir sur la terre ferme et le nid moelleux sous eux. A part peut-être ... Le jour où de deux, nous sommes devenus cinq. Voilà, elle venait de le dire. Où plutôt, d'effleurer son idée véritable. Et elle se tourna alors, ses pattes venant avec délicatesse se poser dans la fourrure du ventre du guerrier sans rien n'y faire d'autre que de douces caresses. A cet instant, elle eu peur et pourtant, ses saphir cherchèrent l'or pour s'y plonger. - Je crois que j'ai envie de recommencer Foudre ...

Et par là, elle ne parlait pas de ce moment d'extase où les deux cœurs ne faisaient plus qu'un. De cet instant charnel. Non, elle songeait à redevenir mère, à nouveau. Pour avoir autour d'eux de nouveaux petits cœurs, de nouveaux visages. Simplement pour agrandir encore un peu cette belle famille qui n'aurait pas du être possible. Pour simplement peut-être, s'offrir le luxe d'aimer davantage. Et peut-être même, d'être aimer ...

Leur concert de ronrons ne faisait que lui rappeler ce qu'il aimait le plus après de si vigoureux ébats - le calme qui venait ensuite. Un calme, qui le prit en partant de la douleur qui lui irradiait la patte, remontant et l'enveloppant comme d'une seconde couche de mousse dans laquelle sa partenaire prit un peu plus ses aises.

— Je me suis rarement senti aussi bien ...
— MMhh.. ♡

Tant mieux.

Il préférait ça que de l'avoir (et très franchement, la voir) se torturer l'esprit d'on ne sait combien de doutes au point de s'en faire pleurer. Il n'y avait, dans cette situation, aucune raison de pleurer! Ils célébraient sa liberté ensemble! Sa nouvelle vie, avec ses talents à lui (talents que les Clans ne se retenaient pas de critiquer et de stigmatiser mais tout ça était pour lui le discours de pauvres chats mal-baisés), sa curiosité à elle, et cette union consentante dans l'intimité de sa renardière qu'elle avait même décorée pour lui.

— À part peut-être ... Le jour où de deux, nous sommes devenus cinq.
— Ohh?

Il ferma ses yeux à son tour, entrouvrant une paupière lorsque la mousse de son nid se mit à se gonfler et se dégonfler sous le poids et les mouvements de la siamoise qui se retournait, posant une patte sur le ventre du bengal qui poussa un lourd bourdonnement de la gorge en régal, sa propension sensorielle le rendant sensible à tout toucher, en ce moment. Il étira une patte arrière jusqu'à la crampe et la fit choir sans cérémonie lorsqu'elle plongea son regard dans le sien.

— Je crois que j'ai envie de recommencer Foudre ...
— ... Recommencer?
Son oreille guérie se pivota dans la mousse et il pencha légèrement la tête. Tu veux dire, avoir d'autres chatons? »

Sa queue se recourba par terre, il fit mine de réfléchir. Chacune de ses pensées en ce moment était limpide comme une onde sur la surface d'une eau tranquille. Il n'y avait pas de remouds. Pas d'écume. Il s'entendait réfléchir et respirer et c'est pourquoi il lui répondit sans détour:

— Je pense que je n'ai jamais eu de portée deux fois avec la même chatte... Une fois qu'elles ont ce qu'elles veulent,... et il ne termina pas sa pensée, regardant ailleurs, soulevant un demi-sourire à ses babines en haussant une épaule dans le nid sans trop se mesurer. Sur la même lancée:

— M'enfin - c'est ce que tu veux? Il n'y avait pas trace de motif ultérieur dans ses yeux. Rien qu'une sincère curiosité, une sincère admiration de voir son amie si souvent réprimée s'exprimer autant de son corps qu'avec les mots.

Heatstroke.

Une angoisse nouvelle était en train de prendre vie dans son regard. Et si elle fut soulager qu'il eu tout de suite comprit, elle n'en put que hocher la tête, très légèrement, faisant se frôler leurs moustaches dans le mouvement, pendant que sa patte avant, instinctivement, laissait surgir ses griffes sur le poitrail où elle s'était posés, s'enfonçant dans la fourrure pour juste effleurer la peau d'en dessous, se déposant sur la cicatrice tellement visible qui était là depuis ... Le début. Cette nuit plus que tout autre, elle été amoureuse et voulait vivre pleinement cet amour. Quitte à s'ouvrir sur un potentiel avenir idyllique, quitte à démontrer ce qu'elle voulait. Abaissant ses propres barrières avec dans le regard, ce mélange d'espoir et de crainte. Il pouvait lui rire au nez, lui foutre la vérité toute crue dans la face. S'était ce qu'il faisait non ? Car il ne changerait pas. Il continuerait à rencontrer d'autres chat et elle devrait le partager. Mais ça, elle l'avait compris et finalement accepter. Et s'il la connaissait maintenant aussi bien qu'elle le pensait, alors ses idées là ne l'effleureraient pas. Elle voulait y croire.

Le début de la réponse fut comme un coup porter, mais elle se ravisa en l'entendant ensuite lui demander si s'était vraiment ce qu'elle voulait. et elle aurait pu, aurait du lui crier que oui avec toute cette joie naïve et enfantine qu'un jour jadis elle avait eu. Au lieu de ça, la Firmament mesquine et joueuse revint en force et elle se redressa avec la vivacité d'un lézard qui fuit. L'instant d'après, elle se trouvait à demi juché sur lui, l'avant de son corps seulement et sa langue venant lécher le visage de son partenaire, le toilettant comme un chaton.

- Seulement si tu es là ... Un petit peu.

Elle lui laissait sa liberté, parce que cela faisait partie intégrante de lui. Elle ne voulait qu'un petit peu de se rêve, tout deux alors que malicieusement elle vint chuchoter à son oreille, celle ou par le passé, une autre y avait laissés ses crocs. Ça sera l'occasion de t'apprendre a retenir de nouveaux noms. Puis elle partie dans un rire, léger comme son humeur maintenant qu'elle avait la quasi certitude qu'il ne lui dirait pas non. Il s'agissait de Coup de Foudre et il aurait autoriser a un chaton de devenir domestique si cela lui faisait envie. Par simple curiosité. Ce qui un temps été pour elle maladif été devenu la caractéristique la plus touchante de son amant. Cette liberté totale d'esprit qu'elle n'aurait jamais tout à fait. Mais à peine avait elle fini sa phrase qu'elle voulu lui échapper, se propulsant vers l'entrée de leur antre où l'air lourd de tension était à peine plus frais et tellement plus humide, soulevant avec lui un parfum d'orage et de poussière, d'eau et de chaleur. Et là, profitant que la lune dessiner sa silhouette, elle leva sa patte pour se nettoyer la face, non sans un regard sur le bengal qu'elle provoquait sciemment pour le pousser à prendre position. Cette décision, il serait deux à la prendre.

Le moment de calme fut de courte durée. Aussitôt la siamoise s'agita et se hissa sur ses pattes pour abattre les avants contre lui et donner comme un chien son humain toute une série de coups de langues au bengal qui se mit à se tortiller sous l'attaque.

— Hep--!
— Seulement si tu es là ...
— Eh-OHh-ho ho!!

Il éclata de rire, plus franchement, montrant les dents sans la moindre réserve en les rentrant vite derrière ses babines pour éviter de les croiser avec celles d'une Fifi trop enthousiaste - et puis, il aimait la toilette, il se laissa faire non sans se laisser secouer de petits gloussements. Sa tête retomba lourdement sur le côté pour lui laisser tout l'espace de lui glisser dans son oreille guérie:

— Ça sera l'occasion de t'apprendre à retenir de nouveaux noms.
— Encore! Il feignit de se plaindre.   Mais il y en a déjà tellement ! »

Il eut la pensée morbide qu'heureusement, la Nature hasardeuse de la vie reprenait parfois les noms des chatons par accident ou par caprice, mais voulait-il vraiment risquer d'infliger à son amie de nouvelles pertes? C'était bien connu : plus il y avait de chatons, moins il y avait de chatons...

Son amie pensait déjà à autre chose, lui redonnant sa liberté en détalant à l'opposé et un coup de croupe et une torsion du dos lui permit d'aussitôt se rouler sur le ventre, rieur, suivant sa fuite des yeux jusqu'à l'entrée de la renardière où elle passa le museau entre les lierres pour laisser la pluie lui raffraîchir le museau et la face. Il aimait le duvet de son nid mais il l'imita dans son exemple, faisant le dos rond pour bien se l'étirer et emboîter son pas en le redescendant, posant les coussinets dans la terre.

— « Si tu m'aides, pourquoi pas.

Allumeur, il se frotta contre elle à la volée puis se hâta de sortir à l'air libre en se faisant aussitôt accueillir de dizaines de goutelettes qui lui tombèrent sur le poil en l'hydratant. Il fit volte-face, le mouvement fit voler les goutelettes à poil comme d'un arc d'eau et il s'acroupit sur ses pattes, la provoquant d'un regard et d'un sourire cuspide, remuant la croupe, levant complètement la queue comme si ils étaient maintenant deux chattes en chaleur:

— Mais je te pré ♪ viens ♫, ça ne sera pas facile! Tu veux vraiment courir ce risque?  Chance, Chaleur, ma Neige et ma Source de Bonheur ne te suffisent pas?? ♡♡♡ »

Heatstroke.

Ils avaient tant partagés au cours des dernières heures, lunes ? Du dernier cycle peut-être ? Qu'il lui semblait pouvoir comprendre le matou d'un regard mais a chaque fois qu'elle voulait en être certaine, un doute profond la saisissait. pouvait elle tellement bien le connaître sans se connaître elle-même ? Et elle s'en voulait de tellement réfléchir. Mais en cet instant, elle était redevenue un presque-chaton, insouciant du poids des responsabilités, des codes ... Et puis, ses protestations n'en était pas vraiment. Après tout, il aimait les rencontres non ? Et elle voulait que celle là le marque a jamais. Oui, lui faire rencontrer des chatons en le poussant à découvrir que non content de s'attacher à elle, il pourrait s'attacher à eux a travers elle. S'était ... Illusoire peut-être mais elle voulait rêver de cet amour que les anciens racontaient parfois. Ses couples si beaux et unis ... Au moins un peu ...

- T'aider ? Je n'en fais pas déjà assez ?

Et elle éclata de rire devant la stupidité de ses propres propos. S'était lui qui l'aidait depuis le tout début, lui qui serait là quand elle passerait aux aveux qu'importe les résultats. Lui qui l'avait ouvert devant le clan pour que leurs chatons est au moins un père sur lequel se reposer. Il était le centre de son monde à elle, l'était devenue sans qu'elle sache trop comment. Mais sans lui, alors elle s'effriterait comme la terre trop sèche sous leurs pattes, cette même terre qui ne parvenait à avaler l'eau tant le soleil l'avait craqueler. Et son contact à lui embrasa une nouvelle gerbe d'étincelle en elle qui grandirent tel un feu de paille dans l'instant. Et elle pivota la tête sur lui, brillant sous la pluie qui ruisselait en gouttelette d'argent sous cette lune timide. Il brillait littéralement et elle se surprit à redevenir à nouveau petite, émerveiller par le monde autour d'elle sauf que cette fois-ci, il était seul a entrer dans le champ de son regard. Et a sa provocation, elle baissa sa croupe, ses arrières se repliant comme des ressorts avant qu'elle ne s'élance d'un bond pour lui arriver dessus, roulant sur le sol avec lui, son pelage sable se gorgeant dans l'instant d'eau et de poussière, de terre aussi. Et la seal point aurait pu passer pour noire quand elle se releva et le défia du regard avec cette fois, un éclair de tristesse.

- Je ne compte pas pour eux, je ne suis qu'une étrangère ... Elle avait cracher les mots malgré elle mais elle se radoucit bien vite en grattant le sol de sa patte avant, baissant la tête. Et quand je dirai tout au clan ... Ils me haïrons ... Parce que c'est ce qu'elle ferait si elle se mettait à leur place. Elle détourna la tête vers un Noisetier et soupira. - Je suis comme cet arbre, je porte plein de fruit mais ... Seuls quelques uns donneront peut-être de nouvelles pousses. Et par là, elle voulait lui faire comprendre que si elle aimait Chaleur, Neige, Chance et même Source, elle ne serait pas pour eux ce qu'elle aurait du être. Or ce bonheur d'être mère, avec ses petits, elle voulait le connaître vraiment. Cela l'empêcherait il d'aimer leurs premiers petits ? Aucunement et si ils lui pardonnait, alors elle serait heureuse. Mais s'était un doux songe et elle ne voulait plus se voiler le regard d'imaginaire trop doux.

- Et puis ... Elle inspira profondément avant de revenir a lui, cette éclat de peine disparu, remplacer de nouveau par de la malice qui s'étira sur sa face dans un sourire. Je trouve charmante l'idée de t’ensevelir sous plusieurs pelage. Comme si toutes ses connaissances se rassembler autour de lui. Amants d'un instant unis juste pour lui. Et elle se garderait la meilleure place, évidemment. De la queue, elle l'invita a reprendre leur jeux, profitant que son propre pelage était plus sombre à présent salit pour imiter le peu qu'elle avait alors vue du comportement de la Pie Voleuse ...

La pluie était raffraîchissante mais pas tant que ça, elle était tiède, elle percutait ses poils et sa peau et la constellation de cicatrices percées dedans. Plus encore elle délimitait sa silhouette au travers du paysage asséché - il n'était pas invisible, il n'était pas qu'un rêve ou une chimère qu'elle poursuivait, il était (même s'il lui fallait plisser les yeux) bien là, revêtant sa cape d'ombre qui reflétait des lueurs d'argent. À son contraire la Siamoise était plus que voyante dans les ombres faute de sa fourrure claire, mais elle eut tôt fait de palier au problème car plus l'eau tentait de gorger la terre, plus il se formait, à la surface, une fine couche de boue qui fit disparaître son ventre et son poitrail de taches grossières.

Il ronronnait mais le tonnerre grondait, et la pluie bruissait entre les feuilles et sur les branches et contre l'écorce et le roc et la nature l'assourdissait : un éclair frappa, immortalisant deux silhouettes qui s'arrachèrent du sol en riant et en retombant, l'élan et l'impact les propulsèrent dans un roulé-boulé qui les peignit d'une bonne couche de boue, incognito sous la pluie, elle dessus, lui dessous.

— « Je ne compte pas pour eux, je ne suis qu'une étrangère ...

Cette façon de se représenter fit tiquer le bengal, dont le sourire se fit plus mordant, les mâchoires serrées:

— Je croyais que tu étais notre guérisseuse ~
— Et quand je dirai tout au clan ... Ils me haïrons ...
—  Pas tous.

Le Clan changeait, non? Il avait beau trouver Étoile de Cendre bizarre, c'était quand même ce-dernier qui avait innauguré un nouveau rang qui mettait en valeur non pas les griffes mais le chant, et la facilité qu'avaient certains à le manier. ... Même si l'un d'eux était notoire pour sa facilité à plutôt faire chanter les autres que chanter tout court - et par chanter, j'entend discuter, échanger, partager.

Il donna un coup de patte arrière, se tordit sur le côté en étendant la boue sur toute la face droite de son corps sans prendre la peine de se toiletter, penchant la tête pour boire à grandes lapées.

— Je suis comme cet arbre, Coup de Foudre ouvrit les oreilles (une onde se troubla à la surface de la boue et il grimaça au goût), suivant des yeux le trajet visuel de Secret du Firmament pour s'arrêter sur un arbre, un noisettier, l'écoutant poursuivre sa pensée: je porte plein de fruits mais ... Seuls quelques uns donneront peut-être de nouvelles pousses.

... C'était une belle métaphore - une métaphore que Coup de Foudre put comprendre grâce à sa passion pour les arbres. Secret du Firmament avait raison - peu importe le nombre de fruits qu'elle portait, rien ne garantissait qu'ils poussent ; autant il appartenait au fruit de le choisir (et la réfléxion qu'un fruit puisse être doté de sapience lui arracha un sourire, un peu dérisoire), autant il appartenait à l'environnement de se faire hospitable pour cette implantation. Et on ne choisissait jamais où un fruit allait tomber, et on ne prévoyait jamais ce que la nature allait faire ensuite - leur Canicule, par exemple, était le résultat d'un caprice dont les ramifications étaient incompréhensibles pour eux pauvres chats.

Le bengal se hissa sur ses quatre pattes et on ne vit de lui presque plus rien que des parcelles de son pelage, de son visage, au même titre que son amie qui se parait de sombres couleurs en lui rappelant la pelisse de Rourouge, de l'autre côté de la rivière asséchée. Il eut une pensée our elle - fugace - car il ne lui suffisait que de descendre la dépression et la remonter pour se trouver chez leurs voisins.

— « Et puis ... Je trouve charmante l'idée de t’ensevelir sous plusieurs pelages.
— PFF- ha ha ha ! Tieeens, cette image là est encore mieux que la précédente... ♡

Écrasés dans un nid, tout son corps applati contre différents pelages tous porteurs d'odeurs de différents territoires, à juste respirer, le temps d'un moment de détente sans plus aucun tracas. Sans meilleure place - pour lui, pas vraiment, il se sentait comblé à se sentir suffoquer dans leur chaleur, engourdi sous leurs ronrons, à la merci de leurs caresses en le leur réciproquant à tâtons des pattes. Un frisson lui prit à l'échine en secouant complètement sa queue, et il se cabra à deux pattes pour entrer dans son jeu.

— Et je ne suis pas d'accord!

Un noisettier n'est pas que ses fruits, Fifi! Elle n'était pas que son corps - elle n'était pas réduite qu'à son envie d'être mère à nouveau, autant que lui n'était pas réduit qu'à sa promiscuité, même si l'une et l'autre caractéristique étaient des parts indispensables de leur Arbre. Il est les racines que mangent les lapins, il est l'écorce qui abrite les insectes, les branches où les oiseaux font leur nid, les feuilles qui nous couvrent du soleil!

Et ce noisettier en particulier - il caracola contre elle, lui tournant autour, dansant sous la pluie en mêlant énergie et plaisir des sens car en ce moment, sous la pluie, avec elle, et plongé dans leur discussion la stimulation allait le faire exploser - ce noisettier en particulier était confortable, tout près des Rochers du Soleil, tout près de sa tanière, à portée de patte et quelque chose chez ce noisettier lui donnait envie de le grimper et l'escalader encore et il concrétisa sa vision en lui mettant les pattes dessus pour recommencer, retombant sa tête derrière la sienne, entrouvrant ses babines, goguenard.

— Ceciiii diiiit, je VEUX une Petite Fatalité !

Un de ses postérieurs glissa dans la boue en s'agrippant à elle mais il tint bon et se freina en sortant les griffes, abaissant la croupe contre ses arrières - il retint son souffle le temps de reprendre ses repères, avant de combler son voeu qu'il ponctua d'un long coup de langue de la moitié de son dos jusqu'à sa nuque, la recouvrant à moitié de la pluie qui s'évertuait à tomber.

Heatstroke.

La pluie, cet élément habituellement si froid qui obliger les félins à trouver de piètre abris en attendant que l'averse passe. Mais cette fois, il ne s'agissait pas d'une pluie normale, mais d'un orage de chaleur, déchaîner, rapide qui dardait sur eux des aiguilles d'eau tiède lesquels lavaient autant qu'elles salissaient en faisant se soulever le sol trop sec et poussiéreux. De là haut, quelques feuilles tombaient sous les assauts, ça et là des branches mortes aussi céder à la puissance de la nature. Et les éclairs, nombreux mais lointain qui faisait raisonner le tonnerre dans le ciel nocturne. Mais aussi intense que cet orage était Firmament. A la réponse du mâle, elle lui offrit un regard au ciel. Bien sur qu'elle était guérisseuse mais elle ne le serait bientôt plus. Où du moins, elle ne l'était déjà plus. Seulement ça, les clans eux ne le savaient pas. Elle ferma les yeux. Pas tous, vraiment ? Mais que pouvaient une poignée contre le reste des clans ? Car les autres clans en profiteraient. Car la nouvelle ne pouvait que se répandre tel une traînée de poudre pour allumer un brasier intense. Et même parmi les siens, cette seule poignée lui épargnerait il vraiment l'exil ? Elle espérait. Et tout à la fois, elle n'osa demander au bengal de la suivre dans le cas contraire. Dardant dans son cœur une pointe acérée que seule le futur pourrait peut-être effacer. Pourtant, elle réussi a changer la situation, ses propres pensées, pour de nouveau taquiner, provoquer et charmer.

- Ah Oui ? Tu étoufferait sans doute tu sais ?

Et dans la foulée, il bougea, la faisant glousser. Pas d'accord, lui ? La suite la figea et elle pencha la tête de côté, curieuse. Certes, un arbre était plus que ses seuls fruits mais ça, elle le savait déjà, non. Oh oui, de sa naissance a aujourd'hui, elle avait poussée à sa manière, ses branches se tordant dans un sens puis dans l'autre. Mais là n'était pas sa pensée au fond. Elle l'écoutait sans vraiment le faire, préférant répondre à ses mouvement en ajustant les siens, de sa tête qui tournait à ses hanches dont les pattes labouraient doucement la terre. Et puis il fut là, de nouveau au dessus d'elle.

- Peut-être monsieur le Loup dominant, seulement si tu me laisse avoir un Lycaon aux pelages de multiples nuances.

Et elle ronronna. Peut-être que ce nom là n'existerait jamais, une chance. S'appeler fatalité, pauvre petit.

Heatstroke.

Heatstroke.

La pluie tombait - moins fort, s'allégeant avec les nuages qui se dispersaient dans le ciel.

Dessous, deux chats étaient couchés dans la boue, frais d'un péché que le Clan leur à coup-sûr reprocherait. Mais en ce moment, lui sur le dos, elle sur le ventre, on aurait dit que rien n'aurait pu les perturber. Ils étaient à l'aise dehors autant qu'ils l'étaient en dedans, quitte à s'halluciner un deuxième nid.

— « Tu construis plus que tu ne détruis ...

Coup de Foudre bougea ses oreilles, tendit le cou et regarda sa partenaire à l'envers pour répondre d'un sourire doux, ravi, rassuré de savoir que sa petite maladresse ne lui avait pas (trop) coûtée. Il aurait été d'une cruelle ironie de blesser celle qui se trouvait à être leur bientôt ex-guérisseuse. Car suivant cette nuitée, dans une lune, après ses révélations, lui comme elle (mais elle plus que lui, si on connaissait la tendance carrément sexiste des Clans) deviendraient des parias, la risée du Tonnerre qu'on éviterait de mentionner aux prochaines assemblées.

Ils s'échangèrent un regard - non. Ils plongèrent mutuellement le regard dans celui de l'autre, et il vit quelques goutelettes de pluie se réfléchir dans les yeux de la siamoise comme dans une Glace.

Intrigué, il tendit une patte - la vit s'ajouter au reflet, et, en l'agitant, il se rendit compte que la Glace par laquelle il voyait n'était pas tordue ou déformée, signe qu'elle ne faisait pas partie d'une réalité impossible ; elle reflétait la sienne - la leur, et la siamoise l'aida à la concrétiser en lui faisant part de ce qui s'ensuivrait dans les jours à venir:

— Dans moins d'une Lune, Menthe sera la seule guérisseuse du clan. Et alors ... Je ne serai plus rien d'autre que Firmament.
— C'est ce que tu veux?

Il tendit sa patte et l'étira - il s'étira tout le ventre à vrai dire, et aussi le dos, battant follement sa queue dans la boue et un élan du flanc l'envoya se coucher dessus, se recroquevillant légèrement contre son amie, sa pelisse de charbon et ses marbrures se dénudant peu à peu sous les éparses taches de boue qui s'effaçaient avec l'eau.

— De garder Firmament ? »

Elle avait l'occasion de repartir à zéro, mais il n'était pas étranger à l'attachement qu'elle avait pour son nom.

Il ne se voyait pas l'appeler autre chose que "Fifi", au même titre qu'il ne la voyait pas l'appeler autre chose que "Foudre" (ou Fou, car il fallait bien être pendu par le pied pour s'amourracher d'autant d'interdits dans une seule vie). Firmament était un beau nom - un beau pied-de-nez aux Étoiles, associant leur nom à une chatte qui avait cessé de croire en Elles, mais elle était libérée de leur influence, maintenant (« comme un oiseau à qui on avait privé les ailes »). Elle pouvait le changer, devenir quelqu'un d'autre, le réapproprier - vraiment il n'y avait aucune mauvaise réponse, car la décision lui revenait toute entière.

Heatstroke.

A la demande, elle ferma les yeux et inspira profondément. Était-ce vraiment ce qu'elle voulait ? Non, pas tout à fait, elle aurait souhaité pouvoir être mère et guérisseuse tout à la fois mais jamais le clan, les clans ne l'accepteraient. Alors après avoir été guérisseuse, devenir guerrière, même un peu pour un jour être reine ... Et puis ainsi, peut-être aurait elle temps de s'expliquer avec ses enfants, de leur expliquer qu'elle les aimait, mais qu'elle n'avait pu se permettre de les élever. C'était le meilleur des compromis possible et quand elle rouvrit les yeux, elle sut qu'elle avait complètement décidé de son choix depuis un moment déjà. Et là, avec Foudre juste contre elle, elle sut qu'elle faisait le bon choix. Celui de son cœur et son sourire pour lui fut plus tendre que jamais. Comme si des lignes perdues d'un roman venaient d'être retrouvées. Elle s'était trouvée grâce a lui et si elle baissa la tête pour offrir une lèche quasi maternelle à son amant, sa réponse, elle, était plus forte d'assurance.

- Elles m'ont prit beaucoup mais les étoiles n'auront pas mon nom. Je serai a jamais l'odieux Secret du Firmament. Elle se mit à rire, doucement. Son nom avait tant signifié. Pour sa mère, ce nom choisi avait voulu la promettre à un grand avenir. Elle serait une sorte d'élue. Pour son père, c'était une folie et peut-être était il celui qui avait le plus raison ? Pour elle-même, ça avait pendant un temps été la promesse d'un avenir proche des étoiles. Puis vint le secret. La nuit même elle avait cru qu'elle serait gardienne des secrets que la toison lui partagerait. Mais Foudre et son envie à elle d'être près de lui avait changé la donne. Et elle avait cru possible de garder le secret de leur nuitée. Puis ce secret avait cru, comme un ruisseau se change en torrent à la Mousson. Et elle était là, secret inavouable des étoiles qui n'avaient su la préserver de la chute. C'était risible. Elle inspira doucement, elle avait ouvert son cœur a Foudre, entièrement, sans plus aucune crainte au fil du temps.

De toute façon, peu importe ce qui arrivera ... Si tu es là ... Personne ne pourra me briser, pas vrai ?

Et elle rit de nouveau mais à son rire et à la pluie s'étaient ajoutées de petites larmes. Y croyait-elle vraiment ? Ne devait elle pas au contraire tout détruire pour éclore comme un serpent qui se défait entièrement de sa mue ? Sa gorge se serra et elle courba l'échine, ses épaules doucement secouée par ses craintes. Lesquelles pourtant ne parvenaient à briser sa résolution. Elle senti ses propres oreilles se coucher sur sa tête, alors qu'elle s'abandonnait à l'instant, à la pluie la lavant, à l'orage s'éloignant pour déjà laisser une chaleur étouffante reprendre le dessus. Elle n'était pas seule mais ... Elle avait encore besoin qu'il le lui dise, pour le seul besoin d'entendre ses mots, pour ne pas les perdre. Les incruster dans sa mémoire comme autant de pierres sur des bijoux.

Lorsqu'il lui posa la question, elle ne répondit pas tout de suite et il n'eut aucune difficulté à comprendre pourquoi: elle se précipitait - elle profitait du retour au calme pour choisir et décider comme à coups de salves et il était là pour lui servir de sûreté, de cran d'arrêt, lui ouvrant un espace de réflexion en lui posant la question la plus simple du monde:

Est-ce que c'est ce qu'elle voulait?

D'en dessous, à demi submergé dans la boue, Coup de Foudre observa la réflexion qui se fit dans les yeux de son amie. Il l'observa les baisser, il l'observa les fermer, il l'observa les rouvrir et croiser son regard du sien et il ferma à demi ses paupières lorsqu'elle pencha sa tête pour lui administrer un petit coup de langue sur le front, arrachant au bengal un petit ronron.

— « Elles m'ont prit beaucoup mais les étoiles n'auront pas mon nom. Je serai à jamais l'odieux Secret du Firmament.
— Plus si Secret ~ il répondit, lui administrant un petit coup de patte joueur. C'est qu'ils ne pouvaient plus la cacher dans son herbier en prétextant qu'elle était malade.

Ils ne pouvaient pas non plus faire passer la grossesse pour celle d'une autre - la dernière chose qu'il voulait était de causer préjudice à Menthe, la toute nouvelle guérisseuse, et pousser le clan à la bannir pour rien. Contrairement à leur première volontaire, celle-ci n'avait aucune idée de la relation qu'entretenaient sa mentor et le maudit Coup de Foudre et c'était à eux de prendre la responsabilité d'accepter ce que ce genre de révélation encourerait.

Ça l'ennuyait - d'ordre général, il était toujours plus séduisant de cacher plutôt que de révéler mais il vivait d'une tête cassée qui ressentait si peu la honte occasionnée par le mensonge, ce n'était pas le cas de la siamoise ; en la forçant à vivre dans le Secret, il n'était pas mieux que les Étoiles, alors quoiqu'il arrive, oui, il serait avec elle. Il la soutiendrait - cela allait de soi, il tenait à Firmament pour tout le chemin qu'ils avaient marché ensemble - même si ce chemin était constellé de griffes. Les disputes - ou plutôt, l'effort de dépenser de l'énergie à les régler - était une part importante dans sa philosophie de vie et il était reconnaissant à Fifi d'avoir appris à marcher avec lui - À l'époque Nuage à sa Foudre, puis Bonds de Rêve à ses Pattes sur Terre, ils faisaient maintenant partie des mêmes cieux en y prenant toute la place pour courir et batifoler ensemble.

— « De toute façon, peu importe ce qui arrivera ... Si tu es là ... Personne ne pourra me briser, pas vrai ?

Elle eut un doux rire, et il ne sut si c'était la fine pluie qui s'amoindrissait ou si c'était des larmes qui s'étaient mises à lui couler sur la face. Mais bien sûr qu'il serait là pour elle, c'était évident, elle n'avait même pas besoin de lui demander. Il tourna sa question pour la faire rire.

— Ce n'est pas si mal, d'être brisé... un nouveau coup de patte joueur mais pour se rouler sur le ventre, se coller contre elle et entreprendre une toilette sur le poil de la siamoise, sur son épaule, remontant son dos, son cou, sa joue, improvisant une cérémonie du partage avec l'une des rares à le supporter - dans tous les sens du terme. Tu te souviens? Entre deux aveugles... ♡ »

Et il n'entendait pas briser sa promesse aujourd'hui - ni aucun autre jour suivant cette nuitée.

Heatstroke.

Firmament ne put que rire. Oui, de secret il n'y en aurait plus guère autant. Juste ceux qui n'était pas les siens qu'elle garderait jalousement. Parce qu'on avait garder le sien quand elle en avait eu le plus besoin. Elle joua d'ailleurs les malignes en répliquant aussi sec. Aveu du Firmament... Mais non, ça ne lui collait pas à la peau, elle n'en voulait pour rien au monde. elle resterait Secret du Firmament car une part d'elle-même ne serait compréhensible que d'elle. Si certains pouvaient comprendre une facettes où plusieurs, d'autres leurs échapperaient toujours de la même façon que certaines facettes de ses camarades et plus intimement, de son amant, lui rester un mystère. Et s'était mieux ainsi. Trop connaître, trop comprendre l'autre n'aurait laisser aucune surprise, aucune de ses petites joies et plus malicieusement, aucune petite dispute. Oui, connaître complètement l'autre était impossible et s'était bien mieux ainsi car autrement la vie lui aurait paru fade.

Et au coup de patte joueur qui avait suivis sa réplique directe s'ajouta un petit claquement de dent dans le vide. Mais par la suite, sa joie insouciante se cacha sous une peur diffuse. Elle le savait, si elle se retrouvait totalement seule par la suite, alors elle partirait. Où ? Vers la dernière ligne droite de sa vie. Elle n'avait aucune chance seule. Ses talents de chasseresse émoussée, ses talents de combattante quasi inexistant. Oui, seule, seul le froid l’accueillerait. Et alors elle serait un nouveau blizzard a offrir a Foudre pour seul adieux. Mais, n'avait il pas pleurer pour elle ? Ne lui avait il pas clairement dit qu'il refusait que la même chose lui arrive. Et par chose, il parlait de la mort. Elle frissonna.

Et à son nouveau coup de patte, elle gloussa, l'observant se couler contre elle comme il avait été il y a si peu encore, en elle. Et elle ronronna doucement sous les doux coups de langues. Caresse appréciable qui finissait de la laver. Comme cette pluie l'avait fait. la lavant d'un fardeau qu'elle avait choisi de porter. Elle devenait plus libre à chaque caresse râpeuse et tout à la fois, elle se serait enchaîner à lui tant la peur de le perdre rendait la perspective de la chute plus vertigineuse encore. Alors elle referma les yeux, comme apaisée malgré le fait qu'elle frémissait. Pas tant de froid car déjà, la torpeur étouffante du sous-bois reprenait ses droits, annonçant uen prochaine journée tout aussi chaude. Non, elle frémissait sous les coups de langues, sous cette tendresse rare. Des frissons plus plaisant que dérangeant. Et doucement, elle ouvrit la gueule, humant le parfum de Foudre humide, ce parfum de terre, d'eau, d'électricité et tout à la fois le parfum de ce qu'il venait de se produire. Un parfum de vie, de plaisir.

- Peut-être qu'être aveugle permet de voir ce qui brille le plus ...

Car pour elle, il brillait d'un éclat intense. Sa seule silhouette réveillait en elle un volcan plaisant. Elle n'avait pas froid quand elle croisait son regard. Elle ne souffrait pas de la chaleur face à son sourire. Il la désarmait et en même temps, il lui donnait des forces pour lutter. Il avait fait d'elle ce qu'elle était advenue plus que quiconque dans le clan. Et elle en avait perdue la vue sur certaines chose. pour ouvrir ses sens à d'autre. Mais déjà, le besoin de se reposer de leurs actes commençait à l'engourdir. Et ... ça m'oblige a en fermer les yeux. Mais elle ronronnait et elle le savait. elle ne pourrait dormir paisiblement là, à la vue de tous. Pas encore alors elle se força a secouée la tête pour chercher l'entrée de leur nid. Mais elle n'irait pas seule et se redressant à demi, elle vint doucement pincer la nuque de son compagnon comme une mère cherchant à attraper son petit pour le déplacer. Guettant la réaction à venir;, douce dans ses geste comme paresseuse. Déjà sur la voie d'un repos que plus nul vision autre que celle de son bonheur ne troublerait.